HISTORIQUE

Photos des MOF de la Haute-Vienne

A l’origine de l'histoire des meilleurs ouvriers de France, se trouve un homme remarquable, Lucien KLOTZ (1876-1946), critique d'art et journaliste qui fut le véritable promoteur de "l'idée M.O.F".
Défenseur de la création sous toutes ses formes, sensible a la crise de l'apprentissage qui s'annonçait difficile pour l'artisanat, l'industrie et les métiers d'art, Lucien KLOTZ élabora dès 1913, l'idée d'une grande exposition National du Travail :

" Les métiers d’art traversent une crise angoissante.
Quelles en sont les causes ? La plus sérieuse, c’est le marasme de l’apprentissage.
Il n’y a plus d’émulation, la production manuelle est anonyme. Le remède existe. Il faut rendre sa personnalité à l’ouvrier.
Que l’auteur d’un fauteuil aie un jour l’espoir de recevoir les plus hautes récompenses"
dit-il en 1913.
Il multiplia les campagnes de presse, publia de nombreux articles dans divers journaux, et sut susciter l'intérêt des personnalités importantes et d'un grand nombre de groupements patronaux et ouvriers de l'époque.

C'est a la suite des premières expositions du travail que fu créée, en 1929, la société des Meilleurs Ouvriers de France, qui regroupe exclusivement des lauréats ayant reçu ce diplôme.
L'initiative de cette création revient a René PETIT, menuisier-ébéniste, M.O.F en 1927.

Le 15 juin, dans un modeste appartement de la rue du Temple a Paris, le Comité de création de l'Association fut constitué et furent élus :
* Président : Georges CASTELAIN de Paris * Vice-présidents : René PETIT de Clamart, pour la région parisienne et Aristide COLOTTE de Nancy, pour la province * Secrétaire : Louis MADUREL de Paris * Trésorerie : R.Faligant.

Le 14 septembre les statuts furent déposés à la préfecture et le 29 septembre 1929, le Journal Officiel les publiait. Ainsi naquit une société prestigieuse et exceptionnelle, régie par la loi 1901. Composée au départ d'une poignée de membres, elle en compte aujourd'hui plus de 1800, représentant une véritable élite du travail, et regroupant plus de 200 métiers.

On peut dire que la Société des Meilleurs Ouvriers de France est au monde du travail ce que l'académie française est au monde de la culture. Cette "culture de la main" qui existe depuis toujours a travers l'apprentissage, le compagnonnage et l'enseignement technique, a bien du mal a être reconnue comme telle par une société trop encline à la considérer comme une culture de second ordre. Pourtant, comme l'écrit Luc BENOIST : "La culture de l'esprit a suivi pas à pas l'apprentissage de la main".

Dans l'acte de création, l'homme engage la totalité de son être, tant sur le plan manuel qu'intellectuel.

La main qui forge, façonne la matière en oeuvre d'art, recherche inlassablement la perfection, est aussi une main qui "pense", pourrions-nous dire en parodiant Socrate, pour qui "l'Homme pense parce qu'il a une main". Cela définit bien la philosophie des Meilleurs Ouvriers de France.


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